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Le blog du samarkand: construction amateur d'un voilier

Le blog du samarkand: construction amateur d'un voilier

Construction amateur d'un TWIN 99, voilier biquille sur plan de l'architecte David REARD.


Les tontons fondeurs

Publié par samarkand sur 12 Juin 2012, 20:58pm

Saalut à tous

 

      Un moment que le Samarkand n'a donné de ses nouvelles, certains commencent à se poser des questions, (du genre: "t'es parti en vacances", "tu bouges encore", ou plus perfidement, "t'as arrêté ton chantier ou quoi ?").

Eh bien non, c'est mal nous connaitre, car l'équipe du Samarkand encore et toujours résiste et fait avancer la construction, certes à un rythme de député (c'est de circonstance), mais vaillamment.

 

      La preuve, ce soir je vais vous causer de la fonte du plomb des quilles.

 

 

       Vous vous souvenez sûrement (sinon, reportez vous aux débuts de la construction sur le présent blog), qu'on avait, avec mon pote JF, construit un moule en béton pour couler ce plomb, lequel depuis deux ans était stocké sur palettes dans un coin du chantier.

 

Le moule fini

 

        On les avait presque oubliés, ce plomb et ce moule, mais il fallait bien à un moment ou un autre se lancer et fondre ce plomb.

 

        La décisIon ayant été prise de le faire ce printemps, la première chose a été d'aller faire un tour du côté de Quimper chez nos amis Franck et Catherine qui achèvent en ce moment la construction de leur voilier de 13 mètres. Le chaudron pour la fonte du plomb était en effet stocké chez eux, ils l'ont eux mêmes récupéré auprès d'un autre constructeur amateur, qui peut-être lui aussi..... Bref, un chaudron itinérant, pur produit du sens pratique des ingénieurs de pontons que sont les constructeurs amateurs.

 

CIMG1067.JPG

 

         Ci dessus, Franck est en train de retailler l'engin qui ne rentrait pas notre voiture. En arrière plan, on distingue son voilier, presque achevé. Vous pouvez suivre les étapes de sa construction sur son blog (voir lien dans la colonne de droite).

 

       Ensuite, grâce aux talents de soudeur de Petit Louis, nous avons largement amélioré le système, de manière à le rendre plus efficace et plus sûr.

 

1-Le-systeme-copie-1.JPG

 

           Le système utilisé consiste donc en un chaudron mécano soudé en tôle épaisse, monté sur piètement acier. Sous le chaudron, un réservoir demi sphérique reçoit le bois qui va être brûlé. Ca parait un peu rouillé, mais je peux vous certifier que c'est en parfait état de marche....

 

2-Dispositif-de-manoeuvre-copie-1.JPG    

       Sous la cuve, un tuyau métallique permet d'acheminer le plomb liquide, et un système de manoeuvre avec un levier permet d'abaisser l'extrémité du tuyau vers le moule au moment de couler le plomb en fusion. Simple, isn't it?

 

       Le but de l'opération était donc de couler 4 demi torpilles, lesquelles après assemblage feront 2 torpilles en plomb installées au bout des voiles acier.

      On a fait ça en 4 fois, exactement comme les élections de cette année....

 

      Pour la première, on a malheureusement pas de photos disponibles pour cause de piles à plat, on ne pense jamais à tout que voulez-vous, par contre pour les 3 autres, on s'est rattrapés. Désolés pour Michel et Jean Luc.....

 

 

       Tout d'abord, avant même de lancer l'opération de coulée du plomb, il faut préparer le moule. Ceci signifie avant tout qu'il faut installer en son centre une "réservation" en bois, destinée à créer une encoche dans le plomb, de manière à ménager un emplacement pour le futur voile d'acier dont l'extrémité sera placée entre les 2 demi torpilles au moment du collage... L'oméga en acier est destiné à permettre de soulever le plomb quand il sera durci et démoulable.

 

16 Moule prêt

 

     Ceci fait, il faut donc commencer par allumer le feu, et en ce domaine, le maitre est Petit Louis. Le feu doit être alimenté en permanence et on doit chercher à faire des flammes et non de la braise, car la chaleur doit monter le plus haut possible, le plomb fondant vers 390 °.

 

15-Petit-Louis-a-la-manoeuvre.JPG

 

        Sur cette photo, on voit qu'on a un véritable petit soufflet de forge bricolé par Petit Louis (l'homme en blanc). En fait il s'agit d'un moteur d'aspirateur inversé, avec au bout un morceau de goutière, orienté vers les flammes, de manière à bien les attiser. Inutile de préciser que dans ces conditions ça chauffe dur!

 

       Ensuite, dès que c'est chaud, on peut commencer à jeter le plomb dans le chaudron. Pour la facilité de l'opération, et sachant que le moule est prévu pour accueillir 370 kg de plomb, on avait pesé à l'avance les quantités correspondantes, et découpé le plomb brut en petits morceaux de manière à pouvoir le jeter dans le chaudron sans s'approcher trop près.

 

10-JF-jette-plomb-dans-chaudron.JPG      

         Et c''est parti pour 400 kg à fondre.....

 

        En fait ça se fait rapidement, il ne faut guère plus d'une heure et demie pour fondre une telle quantité. Si l'on veut accélerer le mouvement, on peut utiliser des chalumeaux pour flamber directement dans le chaudron, mais ça n'apporte pas grand chose, on a chaud, on s'expose à respirer des vapeurs nocives, à ne faire donc que si c'est nécessaire. Il vaut mieux alimenter en continu le feu par en dessous et éventuellement recouvrir le chaudron au moyen d'une tôle.

 

       Une fois que le plomb est arrivé à fusion, il faut l'écrémer car toutes les impuretés remontent à la surface et il faut évidemment couler dans le moule le plomb le plus pur possible. A cet effet, utiliser une casserole percée ou une écumoire de collectivité. 

 

14 L'écrémeur 2

 

        Cette opération est un peu pénible car on a vraiment chaud, et on risque de respirer des vapeurs. C'est pourquoi il convient de veiller à installer le chantier de manière à ce que les vapeurs soient emportées par le vent dans le sens opposé, auquel cas il n'y a pas de danger.

 

        Une fois le plomb jugé propre à la coulée, On réchauffe le moule au chalumeau (pour éviter le choc thermique) ainsi que le dispositif de coulage, pour être sûr que le plomb passe bien dans les tuyaux....

 

18-Chauffe-finale-tuyaux-copie-1.JPG

 

        ...ce à quoi s'emploient ci-dessus JF et David, chacun avec un chalumeau et sous l'oeil averti du Maitre du feu et du boss. 

 

     On peut ensuite passer à la coulée du plomb proprement dite.....

 

21 Plomb coule

 

        Il suffit à cet effet de baisser un peu le tuyau....Le plomb étant plus de 11 fois plus dense que l'eau, on voit bien qu'il n'y a même pas besoin de le baisser à fond, la gravité suffisant à propulser le liquide en fusion dans le moule....En moins d'une minute c'est fait.

 

 

       Ensuite, une fois le moule bien rempli, il suffit d'attendre une petite demi heure et d'ébarber au ciseau à bois ce qui dépasse tant que c'est tiède, ce sera toujours autant de moins à meuler plus tard.

 

 

9-Des-amis-qui-bossent-.JPG

 

      Ci dessus, Franck et Catherine, des amis qui bossent!

 

 

17-Ebarbage.JPG

 

      Là, c'était la 4ème demi torpille, coulée avec l'aide de Michel, sans doute la mieux faite, expérience oblige..... Vous noterez quand même les protections: gants anti-chaleur, et lunettes contre les projections (inutiles à ce moment précis).....

 

       Quelques heures après, on peut procéder à la destruction de la réservation en bois, que la chaleur du plomb aura noirci, cettes, mais pas pas brûlé...

 

37 Destruction de la réservation

 

 

        Puis, 48 heures plus tard, on peut procéder au démoulage avec l'aide d'engins de levage (une chèvre de mécanicien et un cric), et ô magie, on voit enfin apparaitre le résultat brut de l'opération: une demi torpille brute de décoffrage!.....

 

49 Demi torpille prête au stockage

 

      Après 4 opérations similaires, voici enfin le résultat: 1,5 tonne de plomb transformée en 4 demi torpilles (mojns environ 100 kg de déchet): je ne résiste pas à l'envie de vous montrer une petite vue de mon parc de demi torpilles.

 

23 la flotille

 

 

 

 

   A présent , il va falloir les assembler 2 par 2, mais ça, c'est une autre histoire, donc ce sera pour un autre article. Merci aux 2 Michels, à David, JF, Jean Luc, Petit Louis, Françoise, Amine, Franck et Catherine pour leur aide dans ces opérations...

 

 

    Allez portez vous bien, n'oubliez pas de voter Dimanche, et à bientôt pour de nouvelles aventures....

 

 

A+

 

 

 

 

 

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S
<br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> Merci pour le commentaire ! l'avantage d'avoir de grandes filles c'est qu'elles peuvent aider a stratifier poncer bla bla bla.....Au printemps je dois couler le pplomb pour le bulbe . l'appareil<br /> utilisé par tes amis a l'air vraiment top. Penses tu que je puisse leur louer ?<br /> <br /> <br /> Bon courage<br /> <br /> <br /> stéf<br />
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S
<br /> Ouh là, vu ta localisation ça va te faire loin! Peux tu me donner ton adresse mail? JF<br /> <br /> <br />
D
<br /> Bonjour <br /> <br /> <br /> le chantier n'a plus avancé depuis cet hiver , car j'ai retapé un HC 16 puis j'ai échangé mon first 30E contre un poker en attente, de naviguer avec le classic difficile de rester sans bateau!!<br /> <br /> <br /> Avec toutes ces retournements OUF!! je vais être en préretaite le 01/01/2013 donc on va s'y mettre à fond .<br /> <br /> <br /> A+<br />
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D
<br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> quelle résine comptes-tu utiliser pour assembler les 2 coquilles ?<br /> <br /> <br /> cordiallement<br />
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S
<br /> <br /> Bonsoir<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> De la résine époxy SICOMIN chargée, tout simplement, genre base SR 5550 + SD 5503. Ca colle tout ce qu'on veut. Ensuite stratification extérieure de l'ensemble plomb + voile caréné. Pour fixer<br /> l'âme des voiles dans le puits, ce sera de la résine de coulée SICOMIN, ça marche bien. Enfin j'espère, parce que tout ça est théorique pour l'instant, mais tous ceux qui l'ont fait n'ont pas eu<br /> à se plaindre, alors...<br /> <br /> <br /> Et toi, où en es tu?<br /> <br /> <br /> A+<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> ho !<br /> <br /> <br /> j'avais pas vu que tu avais répondu a la premiere question et helzeimer, j'avais meme oublié que je l'avais deja posée<br /> <br /> <br /> Reste toujours la question du démoulage a te mettre sous la dent ... tien ... j'ai faim ...<br /> <br /> <br /> Phil .<br />
Répondre
.
<br /> <br /> Salut à toi,<br /> <br /> <br /> Pour le démoulage, les peities aspérités ne posent aucun problème à partir du moment où tu as un bon cric pour désolidariser le plomb durci du moule. Le tout est que le cric prenne appui sur le<br /> moule directement, sinon tu soulèves l'ensemble, ce qui ne t'avancera pas!<br /> <br /> <br /> A part ça, je vois que tu avances bien: quand compte tu en finir?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A+<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Salut mec !<br /> <br /> <br /> pas trop chaud dans l'entrepot ?<br /> <br /> <br /> bon, vu que j'ai la meme chose a faire, l'été prochain, j'ai deux questions :<br /> <br /> <br /> 1 - comment est faite l'etancheïté au niveau ou le tuyau peut tourner pour s'abaisser et laisser couler le plomb ?<br /> <br /> <br /> 2 - le démoulage ? le plomb fondu puis, durci dans tout les petits trous du moule en béton ... ça adhere pas trop ? tu souleves et ça vient ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> merci pour les futur tuyaux, Philippe.<br />
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